Mal floral est une représentation hyperréaliste de fleurs sauvages métamorphosées. Arraché à son environnement naturel, l’objet est mis en scène sur fond neutre, à l’inverse d’une nature morte. Grâce à la photocopie numérique et au traitement infographique, la fleur est isolée, décontextualisée et magnifiée. Le « mal » dans le titre pose la question du beau en art actuel.
Mal floral fait aussi référence au célèbre recueil de poèmes Les fleurs du mal, ainsi qu’à l’aversion que Baudelaire entretenait envers la photographie, nouveau médium à l’époque. Le titre est ainsi ironique dans son hommage, puisque l’oeuvre est d’ordre photographique. Dans une lettre intitulée « Le public moderne et la photographie » et adressée à Jean Morel, directeur de la Revue française, en 1859, Baudelaire s’attaque violemment à la photographie, « ce moyen étranger à l’art », « ce refuge de tous les peintres manqués ». Pour lui, en effet, la photographique relève de la science et est contraire à l’art et à la poésie, qui ne se soucient pas de reproduire le réel, mais présentent une vision cachée du monde, une vision presque mystique que l’on peut saisir davantage par les sensations que par l’intelligence.
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