Ce triptyque audio-vidéo est une représentation sonore et visuelle de différentes parties du corps de Pesot. Le corps est découpé en trois écrans correspondant à la partie supérieure, médiane et inférieure de l’artiste. Cette composition ludique n’est pas sans rappeler certains livres d’enfants fonctionnant à l’aide de panneaux qui permettent d’interchanger diverses parties du corps de différents personnages. Instrumentalisation est un jeu formel qui utilise l’image du corps de l’artiste comme matériau. Pesot « instrumentalise » ainsi son corps en instrument de musique percussif. Le montage audio-vidéo propose une synchronie de rythmes et de formes exploratoires, se rapprochant plus d’une recherche plastique que d’une composition musicale.
Ce portrait du musicien et de l’artiste est aussi un jeu sur sa représentation démontrée entre autres par un changement de vêtements qui montre Pesot habillé de diverses manières: en sportif, en clown ou en sous-vêtements… Cet exercice sur la représentation est magnifié par une exploration sur la perspective autant que sur la temporalité. Le tournage à trois caméras triple la profondeur de champ et le rapport au cadre de l’écran autant qu’il joue sur les diverses temporalités : nous pouvons assister simultanément à des actions présentes, passées et futures. Lorsque l’artiste n’est pas représenté en entier à travers les trois écrans, chaque partie du corps évolue de manière indépendante en rapport à la caméra, dans le ratio du corps versus le cadre. L’artiste peut se déplacer plus ou moins proche d’une des lentilles, produisant par exemple une disproportion de la tête en rapport au reste du corps. Faisant suite à Caméra Orchestra et A cappella, Instrumentalisation conclut cette série de triptyques audio-vidéo.
L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son support financier
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